Grosse rentrée pour l’Orchestre national de jazz de Montréal

CHRISTOPHE RODRIGUEZ

Par un petit vendredi soir frisquet 12 degrés à tout casser et non pas la teneur en alcool du verre de vin, l’Orchestre National de jazz de Montréal faisait sa rentrée à l’Astral. Bâti sur le modèle de l’ONJ (France), cette formation ouvre son pupitre à un chef qui et la plupart du temps musicien. Dans le cas qui nous intéressait, le jeune tromboniste Jean-Nicolas Trottier avait donc rangé de côté son instrument pour une direction en deux temps. Formé des meilleurs éléments montréalais et notons aussi (très bonne chose), la présence de deux femmes : Annie Dominique, saxophone ténor et Susie Nadeau, trombone, la première partie s’ouvrit sur des compositions de l’américain Jim Mc Neely(pianiste, associé au Thad Jones Mel Lewis Big band, Phil Woods, Vanguard Jazz Orchestra — un grammy et directeur musical du DR Big Band de Copenhague).

Mettant en vedette les membres de l’Orchestre : Samuel Blais (intense en ouverture dans Ti-Poil de Jean-Nicholas Trottier pour sa fille), Frank Lozano, Mario Allard, sax alto/ténor/baryton), les compositions esthétiquement impeccables et recherchées manquaient toutefois sincèrement de swing, cet élément vital qui vous fait taper du pied un peu à l’image du Thad Jones/Mel Lewis Orchestra. En fin de première partie par contre, joyeux moment de swing avec une relecture de Sing, Sing, Sing (Louis Prima) et au solo, le très redoutable Jean-Pierre Zanella (sax soprano) qui a fait preuve d’une maitrise constante et d’un swing qu’aurait honoré Roland Kirk!

Pour la deuxième phase et nous ne sommes pas restés jusqu’à la fin-précisons — le, les compositions de Jean-Nicholas Trottier avec en ouverture, une pièce de résistance pour le trompettiste toute étoile Jocelyn Couture : Jazz Concerto. Après quelques mesures, nous avons immédiatement pensé à The Titans(Bill Russo) interprété par Maynard Ferguson sous la direction de Leonard Bernstein. Du lourd, du dissonant, une « bravera » pour un trompettiste de choc (dont l’influence de Maynard est plus que palpable) nous a laissé sur notre faim. La suite avant notre départ, se composait de deux suites new-yorkaises agréables avec un esprit Billy May tout en finesse qui nous a permis de mesurer une fois de plus, le talent de la saxophoniste ténor Annie Dominique.

Prochain rendez-vous : jeudi 30 octobre avec comme invité le saxophoniste Samuel Blais, direction cde Christine Jensen et musique de Darcy James Argue et Samuel Blais.